Le phosphore : un élément indispensable et bien mal connu.
Le phosphore entre dans les processus vitaux de l’homme, l’animal et la plante. Il est indispensable à la croissance cellulaire et à la constitution des tissus du vivant. Le phosphore crée des liaisons extrêmement forte avec d’autres atomes, c’est dans ces liaisons que tous les êtres vivants stockent leur énergie sous forme d’ATP (Adénosine Tri-Phosphate). Ainsi, il est au centre du métabolisme énergétique de tous les êtres vivants : végétaux, animaux, bactéries, champignons ….
Dans notre organisme, il se présente sous forme de phosphate (phosphate de calcium, de sodium ou de potassium). Le corps en renferme environ 700 grammes (principalement dans le tissus osseux). Dans notre alimentation l’apport de phosphore vient principalement de la viande et du poisson, mais aussi dans les produits laitiers, les fruits oléagineux (noix, amande, noisette), les légumineuses (haricots et lentilles), les germes de soja et le chocolat.%%Mais, depuis quelques décennies, les additifs alimentaires en contenant se sont multipliés (dans les gâteaux, sodas, fromages fondus, charcuteries...) à tel point que nos apports alimentaires deviennent largement trop importants et, chez certaines personnes, ils peuvent être à l'origine de troubles de la fixation de calcium et d'une fragilité osseuse ou même chez certains enfants, de troubles du comportements...
Dans l'agriculture conventionnelle le phosphore est apporté aux plantes par les engrais solubles (les NPK : Nitrates, Phosphore, Potassium). Cependant, ce phosphore vient de ressources minières qui s'épuisent avec le temps. Certains spécialistes craignent ainsi un risque de pénurie mondiale d'ici quelques décennies... Le phosphore étant indispensable à la croissance des végétaux, c'est l'alimentation de 7 milliard d'Etre humain aujourd'hui (et 9 milliards d'ici le milieux de ce siècle) qui peut être compromise... Alors que 870 millions de personnes soufrent actuellement de la faim, l'enjeu est de taille.%%Le phosphore répandu sur les sols ne disparait pourtant pas, une partie est emportée par le ruissellement, l'autre, intégré dans les plantes puis les animaux et les humains, se retrouve dans leurs déjections qui finiront la plupart du temps dans les ressources en eaux (via éventuellement les stations d'épuration). Dans les ressources en eaux, le phosphore participe directement à la prolifération des algues... et aux problèmes qui y sont associés : limitation voir interdiction de la baignade, côtes océaniques souillées par les algues en décomposition...
Nos sociétés doivent impérativement et rapidement revenir à une meilleure gestion du phosphore. La réduction des engrais solubles et une meilleure utilisation des déjections animales est une piste à développer (l'agriculture biologique, en interdisant le recourt aux NPAK, en est un exemple à suivre). L'usage en agriculture des boues issues des stations d'épuration est une autre façon de réduire très sensiblement les pertes de phosphore vers les océans... Encore faudrait-il que ces boues ne soient pas contaminées par différents polluants issus de nos eaux usées ! A nous citoyens d'être attentifs : pas de produits chimiques ou de médicaments non utilisés dans les égouts !
Face à ce défit bien mal connu de la protection de nos ressources en phosphore, les solutions existent, elles relèvent de décisions politiques, de choix d'une agriculture plus respectueuse des sols... mais aussi de chacun d'entre nous.